Ngô Văn né en 1913 près de Saïgon et mort à Paris le 1er janvier 2005, de son nom complet Ngô Văn Xuyết, était un écrivain communiste vietnamien.
Militant anticolonialiste et communiste internationaliste, il fut pourchassé par le pouvoir colonial puis par le pouvoir stalinien. Né dans le village de Tan Lo, près de Saïgon, Ngo Van participa, à partir des années 1920, à la lutte anticoloniale dans les rangs du mouvement trotskiste, qui contrairement aux staliniens dirigés depuis Moscou par Ho Chi Minh, accordait plus d’importance au combat de classe qu’au combat nationaliste. Après 1945, les trotskistes vietnamiens, qui avaient acquis une certaine importance, furent massacrés par les staliniens.
Ngo Van a décrit le Viêt Nam de sa jeunesse dans Viêt Nam 1920-1945, révolution et contre-révolution sous le domination coloniale, et a relaté sa vie militante et mouvementée en Indochine dans Au pays de la cloche fêlée, tribulations d’un Cochinchinois à l’époque coloniale. Il y évoque son enfance, ses activités de militants et sa rencontre avec Nguyen An Ninh, comme lui militant anticolonialiste et créateur du journal La Cloche fêlée qui paru de 1923 à 1926 à Saïgon, et dont le titre évoquait le poème de Baudelaire sur le mal être.
Réfugié en France en 1948, il devient ouvrier électricien chez Simca à Nanterre, puis connaît diverses tribulations qu’il conte dans Au pays d’Héloïse, avant de travailler comme technicien chez Jeumont-Schneider, tout en écrivant et en militant avec Maximilien Rubel au sein du Groupe Communiste de Conseils et à Informations et correspondances ouvrières, puis à Échanges et mouvement.