La pensée coopérative avant Rochdale
Annexe

Le Dr William King,

de Brighton. I1 créa dès 1827 une coopérative de consommation qui fit école, près de 300 membres. Disciples d’Owen. pour lui : "il doit être universellement entendu que le grand but final de toutes les associations coopératives, qu"elles soient engagées dans les affaires commerciales, industrielles ou agricoles, est l’établissement de communautés". D’autre part, il énonce aussi une des idées-force de l’idée coopérative dès 1828 : "les classes ouvrières ont le motif le plus puissant qui soit pour ouvrir des magasins pour elles-mêmes. La somme d’argent que les classes ouvrières dépensent sur une année est énorme. Elle se chiffre par de nombreux millions. Le gain réalisé sur cette somme suffirait à lui seul, pour établir pas mal de fabriques. Ce n’est pas le manque de puissance, mais le manque de savoir, qui empêche les travailleurs de se mettre à l’oeuvre et de réaliser un commencement„ , Commercer pour eux-mêmes
et travailler pour eux-mêmes leur donnera des bénéfices et par conséquence du capital, et par coséquence l’indépendance",

Le Dr King se différencie d’Owen notamment sur l’agressivité de ce dernier à l’égard des religions.

Un fouriériste dissident : Michel Derrion,

Il écrit dans
le journal l’Indicateur : "Travailleurs ! ... Vous êtes des producteurs. Mais n’êtes-vous que cela ? ... N’êtes-vous pas aussi des consommateurs ? Eh bien ! c’est dans cette qualité de consommateurs que réside cette puissance dont je vous parlais tout à l’heure. Ne cherchez pas ailleurs d’autres moyens d’action, car c’est là que se trouve votre unique force réformatrice. Comme consommateurs, vous possédez le levier qu’Archimède demandait pour soulever le monde. I1 ne faut plus qu’apprendre à vous en servir".

Philippe Buchez, disciple de Saint-Simon

fixe les règles fondamentales des coopératives autonomes de production. Il puise son inspiration dans le christiannisme et c’est une des causes principales de son désaccord avec le saint-simonisme. I1 propose que l’Etat établisse des banques qui feraient des crédits aux associations ouvrières. Il est ainsi le précurseur de Louis Blanc et de Lassalle. Ancêtre des doctrines de planification, il espère que grâce à ces banques publiques, la production pourrait s’adapter directement à la consommation, de manière à éviter les crises industrielles qu’il qualifie déjà de "periodiques".

Proudhon

, d’abord farouchement opposé aux coopératives de production, les a défendues avec passion, "Un des buts principaux pour lesquels oeuvreront ensemble, au sein de la fédération agricole-industrielle, paysans et ouvriers sera justement l’ORGANISATION COOPERATIVE DES SERVICES, et notamment du commerce, du crédit et des assuranres. Ainsi, pour Proudhon, la mutualisation de l’agriculture et la socialisation de l’industrie trouvent-elles leur jonction, leur complément et leur aboutissement dans une organisation coopérative des services",
, Proudhon a justement soulevé le problème délicat du crédit sans lequel toute vie économique est impossible. Néanmoins, son système de "banque d’échange" risquait fort d’être’ inflationniste,