ANNEXE 7 : DE L’AGITATION.

D’aucuns pensent qu’il s’agit d’une situation pr6révolutionnaire et que les mouvements divers (occupation des locaux, manifestations, émeutes, renversements spontanés des anciennes structures, mises en accusation de l’orthodoxie gouvernementale des syndicats) qui se déclenchent un peu partout, conduisent à la révolution Comment ne pas s’apercevoir qu’il ne s’agit que d’une réaction spontanée provoquée par un malaise qu’elle s’efforce, par tâtonnements successifs de faire disparaître, qu’il ne s’agit que d’un malaise dont les symptômes ne sont pas encore reliés par un raisonnement à ses causes profondes.
Tel l’individu qui secoue ses membres et s’écrase le nez contre un mur dans le mouvement de sa colère dont il peut voir les causes symptomatiques sans avoir aucune maîtrise du mécanisme qui lie ces causes à leurs effets, le malaise à la colère. Tant que ce mécanisme n’est pas remplacé par celui qui lie les causes profondes (mise en place des données d’un problème) à leur thérapeutique raisonnée (solution rationnelle), toute agitation se bornera à s’épuiser dans son propre mouvement. Seule, la solution rationnelle mettra en relief, sous l’effet de sa logique interne, une stratégie réalisable.
La tentative de passer directement d’une thérapeutique spontanée ("agitation colérique") à une thérapeutique rationnelle (Révolution) est le prélude à un avortement (désiré par le pouvoir).