Interview de Paul Mattick par Lotta Continua

L’interview ci dessous a été accordée au quotidien italien Lotta continua en octobre 1977 et reprise dans la revue américaine Root & Branch, n° 5 (1978) et publiée par Spartacus en octobre 1978

CRISE ET INFLATION

L.C. : Tout semble indiquer que nous sommes entrés dans une période de grave crise économique et sociale. Quels en sont les traits nouveaux par comparaison avec la crise des années 1930 ?

P.M. : Les raisons fondamentales de la crise actuelle sont identiques à celles de toutes les crises précédentes du système capitaliste. Mais toutes les crises présentent aussi des caractères spécifiques en ce qui concerne leur apparition, les réactions qu’elles provoquent et leurs conséquences. A l’origine de ces traits distinctifs se trouvent les transformations structurelles du capital. Une crise survient en général à la suite d’une période d’accumulation convenable, au cours de laquelle les profits produits et réalisés ont suffi à assurer le maintien d’un rythme d’expansion donné. Cet état de prospérité capitaliste exige des gains de productivité constants et assez élevés pour contrebalancer le déclin relatif de rentabilité qu’entraînent les transformations structurelles du capital. La recherche du profit, que les capitaux individuels effectuent sous le fouet de la concurrence, donc à l’aveuglette, ne peut que se poursuivre sans tenir aucun compte des transformations intervenues dans le rapport capital/travail inhérent à la composition sociale du capital. La crise fait irruption quand la disproportionnalité entre la fraction du profit destiné au capital social et le taux d’accumulation voulu interdit toute nouvelle expansion. Cette disparité de base, mais indéterminable par voieempirique, se fait sentir au niveau du marché sous forme d’un défaut de demande effective, lequel n’est qu’une autre expression pour désigner le défaut d’accumulation, de cette accumulation dont dépend la demande effective.
 » Avant 1930, on remédiait aux dépressions économiques par des procédés déflationnistes, autrement dit en laissant libre cours aux lois du marché dans l’espoir que la baisse d’activité aurait tôt ou tard pour effet de restaurer l’équilibre de l’offre et de la demande, et partant de rétablir la rentabilité du capital. La crise de 1930 fut cependant trop profonde et trop dispensieuse pour qu’on pût s’en tenir au laisser faire traditionnel. On y fit face par des procédés inflationnistes, autrement dit par des interventions de l’Etat, appelées à déboucher sur la guerre, pour restructurer l’économie mondiale au moyen d’une centralisation à outrance, accomplie au détriment des capitaux nationaux les plus faibles, autant que d’une destruction systématique du capital sous ses formes à la fois monétaires et physiques. Financées comme elles l’étaient par le déficit budgétaire, c’est à dire par des techniques inflationnistes, ces interventions avaient des résultats encore et toujours déflationnistes, mais d’une tout autre ampleur qu’autrefois, quand on s’en remettait passivement aux lois du marché. La longue crise puis la Deuxième Guerre mondiale, et les destructions massives de capital qui les accompagnèrent, créèrent les conditions d’une période extraordinairement longue d’expansion dans les grandes puissances industrielles d’Occident.

 » Déflation et inflation aboutirent l’une et l’autre au même résultat, un nouvel essor du capital, et servirent de la sorte et tour à tour à sauvegarder la stabilité économique et sociale ainsi acquise. Le financement par le déficit budgétaire, par le crédit en d’autres termes, permet certes de stimuler une économie en stagnation. Mais il est impossible de maintenir le taux de profit de cette façon là et de perpétuer ce faisant les conditions de la prospérité. Ceci étant, le mécanisme déclencheur de crise inhérent à la production de capital était appelé à se remettre en place de lui même : simple question de temps. A l’heure actuelle, il est manifeste que l’octroi de crédits destinés à relancer la production constitue non pas une solution définitive à la crise, mais une politique au coup par coup dont les effets positifs ne peuvent être que temporaires. Faute d’aboutir à un véritable, un évident essor fondé sur des profits accrus, cette politique est vouée à un échec dont elle contient en elle même le germe. La médication keynésienne a tout bonnement engendré une nouvelle situation de crise, assortie d’inflation et de chômage également croissants, et l’un comme l’autre tout aussi préjudiciables au système capitaliste. » La crise en cours n’a pas atteint jusqu’à présent l’ampleur dévastatrice de la précédente qui, pendant les années 1930, devait conduire de la dépression à la guerre. Tout en étant incapables de mettre fin au marasme actuel, les mesures anticrises pallient jusqu’à un certain point la misère causée par la baisse d’activité. Mais, dans le cadre d’une économie capitaliste en stagnation, ces mesures deviennent elle mêmes autant d’éléments contribuant à détériorer celle ci par la suite. Ne rendent elles pas plus ardue la reconstitution d’une base de départ pour un nouvel essor ? De même, la dépression qui va croissant a pour conséquence de restreindre à proportion la part d’intégration internationale que l’économie capitaliste doit à des arrangements monétaires et à des politiques commerciales d’inspiration libérale. Et les tendances au protectionnisme aggravent encore l’état du marché mondial. Etant donné que la crise ne peut être jugulée qu’aux dépens de la population laborieuse, la bourgeoisie se voit contrainte de mobiliser tous les moyens dont elle dispose, économiques aussi bien que politiques, pour réduire le niveau de vie des travailleurs. La montée du chômage, tout en pesant sur la situation, ne suffit pas à faire baisser les salaires autant que l’exige le rétablissement de la rentabilité du capital. Pour arriver à ce rétablissement, préalable obligé à la reprise de l’expansion, il faut comprimer les revenus des couches non capitalistes, diminuer le budget dit social, etc. Bien qu’une inflation accélérée ait cet effet là, pareille politique trouve aussi ses limites dans l’anarchie croissante de la production capitaliste et de la société en général. Bref, l’inflation comme politique permanente menace l’existence même du système.

GAUCHE ET EUROCOMMUNISME

L.C. : A ce propos, comment vois tu le rôle de la gauche, et plus particulièrement du Parti communiste ? Quelle est selon toi la signification de l’eurocommunisme ?

II faut distinguer entre la gauche objective, c’est à dire le prolétariat comme tel, et la gauche organisée, qui n’est pas de nature strictement prolétarienne. Au sein de cette dernière, le Parti communiste, tout du moins en Italie, détient une position dominante. En ce moment ci, toujours en Italie, c’est lui qui le plus probablement détermine la politique de la gauche, malgré l’opposition des formations situées à sa gauche ou à sa droite. Mais le P.C. n’est pas une organisation communiste su sens traditionnel : depuis longtemps transformé en mouvement social démocrate, en parti réformiste, il vit en symbiose avec le capitalisme et donc s’offre à le servir. Son objet pratique est de satisfaire les aspirations bourgeoises de son corps dirigeant, les besoins de sa bureaucratie, tout en faisant office de médiateur entre le travail et le capital en vue de maintenir le statu quo social. Le fait qu’il rencontre une adhésion massive en milieu ouvrier indique que les travailleurs ne sont pas prêts à renverser le système, ou n’y tiennent pas, et désirent à la place arriver à un accommodement avec lui. Illusion, assurément, mais qui va dans le sens de la politique opportuniste du P.C. Une dépression prolongée risquant de détruire le système, il est essentiel pour le Parti communiste, autant que pour les autres organisations réformistes, d’aider la bourgeoisie à en finir avec la crise. C’est pourquoi il s’efforce de couper court à des actions ouvrières susceptibles de freiner, voire d’empêcher, le redressement du capitalisme. Dès que ce dernier se trouve mis en danger par des mouvements de la classe ouvrière, que le système en proie à la crise ne saurait contenter, la politique réformiste et opportuniste du P.C. revêt un caractère ouvertement contre révolutionnaire. » L’eurocommunisme cher au P.C. est dépourvu de toute signification parce que le communisme est une catégorie non pas géographique mais sociale. Ce terme vide recouvre une tentative, de la part des P.C. européens, de différencier leurs attitudes actuelles d’avec leurs politiques passées. C’est une manière de proclamer que le vieux but capitaliste d’Etat depuis longtemps enterré en pratique a hé abandonné au profit de l’économie mixte propre su capitalisme d’aujourd’hui. Eurocommunisme, cela signifie la recherche d’une reconnaissance officielle et d’une intégration totale au système en place, lesquelles impliquent naturellement une intégration aux divers Etats nationaux que compte le territoire européen. Une manière aussi de faire acte de candidature à des responsabilités accrues dans le cadre du système capitaliste et de son gouvernement, de s’engager en outre à respecter le degré limité de coopération atteint dans le contexte européen par les nations capitalistes et à s’abstenir de toute initiative risquant de compromettre le consensus apparent entre l’Est et l’Ouest. II s’agit en l’occurrence non pas d’une rupture catégorique avec la partie capitaliste d’Etat du monde, mais de la consécration du fait que ce camp là, bien loin lui aussi de chercher à étendre par des moyens révolutionnaires l’aire du capitalisme d’Etat, vise à s’intégrer plus complètement au marché mondial, malgré les différences qui subsistent entre systèmes de capitalisme privé et de capitalisme d’Etat.

L’EFFICACITÉ RÉVOLUTIONNAIRE

L.C. : Quelles possibilités d’action révolutionnaire, ou d’action visant à préparer une révolution à venir, existe t il ? Quelles possibilités vois tu pour les travailleurs, les chômeurs, les étudiants, les formations gauchistes ?

Les actions révolutionnaires sont dirigées contre le système comme un tout pour le renverser. Ce qui présuppose une dislocation du corps social, hors de tout lbntrÔle politique. Jusqu’ici, pareilles actions ne sont produites qu’en liaison avec des catastrophes sociales, telles celles qu’engendrent des guerres perdues et l’état de désagrégation économique qui va de pair avec elles. Cela ne veut pas dire que ce genre de situation constitue un préalable absolu à la révolution, mais revient à constater l’ampleur de la désintégration sociale qui précède les soulèvements révolutionnaires. La révolution doit forcément impliquer la majorité de la population. Et c’est la nécessité, non l’idéologie, qui met les masses en mouvement. L’activité qui s’ensuit produit son idéologie révolutionnaire propre, en vue de discerner ce qu’il y a lieu de faire pour sortir victorieusement de la lutte contre les défenseurs du système. A l’heure actuelle, les possibilités d’action révolutionnaire sont extrêmement faibles, parce que les chances de succès sont quasi nulles. Instruites par l’expérience, les classes dirigeantes s’attendent à des éruptions révolutionnaires et se sont armées en conséquence. Leur puissance militaire n’est jusqu’à présent nullement menacée de dissensions intestines ; politiquement, ces classes jouissent du soutient des grandes organisations ouvrières et de la majorité de la population. Elles n’ont pas encore épuisé les possibilités de manipuler l’économie qui s’offrent à elles ; malgré une concurrence internationale toujours plus âpre pour des profits en voie de contration à l’échelle mondiale, elles demeurent unies dans le monde entier contre des soulèvements prolétariens partout où ils pourraient surgir. Les régimes soi disant socialistes participent eux aussi à ce front commun : pour sauvegarder les rapports de classe, les rapports d’exploitation qui leur servent de base.
 » Au stade de développement où nous sommes, une révolution socialiste semble plus que douteuse. II n’en reste pas moins que toute activité des travailleurs visant à défendre leurs intérêts propres possède un caractère potentiellement révolutionnaire, étant donné que le capitalisme se trouve dans un état de délabrement susceptible de durer longtemps. Vu le manque de données utiles, personne ne saurait prévoir quelles dimensions la dépression est appelée à prendre. Mais chacun est confronté à la crise et doit y réagir : la bourgeoisie à sa manière, la classe ouvrière de façon opposée. En période de relative stabilité économique, la lutte ouvrière elle même a pour effet d’accélérer l’accumulation du capital, en forçant la bourgeoisie à adopter des méthodes plus efficaces pour accroître la productivité du travail et conserver de la sorte le taux de profit voulu. Les salaires et les profits peuvent s’élever de conserve sans que cela nuise à l’expansion du capital. Mais une dépression met fin cependant à cette hausse simultanée (quoique inégale). Pour que le processus d’accumulation puisse redémarrer, il faut d’abord que la rentabilité du capital soit rétablie. Désormais, la lutte entre le travail et le capital met en cause l’existence même du système, liée qu’elle est à l’expansion continue de ce dernier. Objectivement, les luttes économiques ordinaires revêtent des implications et donc des formes politiques, parce qu’une classe ne peut l’emporter qu’au détriment de l’autre. La classe ouvrière n’a nul besoin de concevoir sa lutte comme la voie de la révolution ; dans le cadre d’un capitalisme en déclin persistant, ses luttes prennent des connotations révolutionnaires, et cela complètement en dehors de toute prise de conscience. » Bien sûr, il se peut que les travailleurs acceptent de se contenter d’une part diminuée, dans certaines limites, du produit social, serait ce uniquement pour éviter les misères d’une lutte prolongée contre la bourgeoisie et son Etat. Mais voilà qui risque fort de ne pas être suffisant pour nourrir un nouvel essor économique et mettre un terme du même coup à la croissance du chômage. Tout en étant inhérente au système, la division entre travailleurs en activité et en sans travail se transforme en source de difficultés pour le capitalisme, dès lors qu’il y a montée constante du chômage dans un contexte de stagnation et de déclin économiques. » Quant aux moyens de réagir à la crise, tout ce qu’on suggère aux travailleurs, c’est de s’unir tous tant qu’ils sont, avec ou sans travail, dans des organisations placées sous leur contrôle direct, et de se battre pour leurs besoins immédiats, sans tenir compte de l’état de l’économie ni de la collaboration de classe du mouvement ouvrier officiel. En d’autres termes : de mener leur lutte de classe avec autant d’acharnement que la bourgeoisie mène la sienne. Au grand moyen d’action de celle ci, son appareil d’Etat, l faut opposer une puissance plus considérable encore, ce qui ne peut se faire au début que par une dislocation continue du processus de production base même de la puissance capitaliste et par une poussée implacable des sans travail visant à extorquer à la bourgeoisie leurs moyens d’existence. Quant aux étudiants d’extrême gauche et aux groupes révolutionnaires, s’ils veulent avoir une efficacité quelconque, il leur faut s’immerger dans le mouvement des travailleurs et des chômeurs : non pour réaliser un programme à eux, mais pour mieux cerner le sens de la lutte de classe qui se profile à l’horizon et les directions qu’elle est appelée à prendre en raison des lois immanentes de la production de capital.

VIOLENCE ET ACTION DE CLASSE

L.C. : D’après toi, quel est le rôle de la violence, de la lutte armée en particulier, dans l’action militante.

Ce n’est pas une question à laquelle on peut répondre en attribuant à la violence un rôle ou positif ou négatif. La violence est immanente au système et donc une nécessité pour le travail autant que pour le capital. De même que la bourgeoisie ne subsiste qu’en vertu de sa mainmise sur les moyens de production, de même il lui faut la défendre par des procédés également extra économiques, grâce à son monopole des moyens de répression. Un refus de travail suffit à priver de sens les moyens de production, car le profit capitaliste n’a pas d’autre origine que le processus du travail. Entre le travail et le capital, il n’est donc pas question de lutte purement économique : la bourgeoisie ne manquera pas de recourir à la violence chaque fois que cette lutte menacera son existence en risquant de compromettre sérieusement la rentabilité du capital. Voilà qui interdit aux travailleurs toute espèce de choix entre la violence et la non violence dans la lutte des classes. C’est la bourgeoisie, en possession de l’appareil d’état, qui en décide ainsi. A la violence il n’est possible de répondre que par la violence, même s’il faut se battre avec des armes inégales à l’extrême. Il s’agit en l’occurrence non d’une question de principe, mais bien de la réalité, de la structure propre à la société de classes. » Cependant, la question posée est de savoir si les éléments radicaux doivent ou non prendre l’initiative de la violence au cours des luttes anticapitalistes, au lieu de laisser à la bourgeoisie et à ses mercenaires le soin d’en décider. Certes, il peut y avoir des situations auxquelles la bourgeoisie n’est pas prête à faire face et où un heurt violent avec ses forces armées se termine à l’avantage des révolutionnaires. Mais toute l’histoire des mouvements d’inspiration radicale montre avec la dernière netteté que des victoires aussi fortuites restent sans lendemain. La bourgeoisie finira toujours par avoir le dessus sur le plan militaire, sauf si le mouvement révolutionnaire prend une ampleur telle que l’appareil d’état lui-même en est affecté, ses forces armées se divisant ou se dissolvant. C’est seulement en conjonction avec de grands mouvements de masse, qui font littéralement voler en éclats l’édifice social, qu’il devient possible d’arracher aux classes dirigeantes les moyens de répression et du même coup les moyens de production.
 » La futilité évidente de confrontations armées par trop inégales n’a pas empêché qu il s’en produise. Qui plus est, dans certaines situations, pareilles confrontations peuvent déclencher des réactions en chaîne et déboucher sur des mouvements de masse du genre qui sert en général de préalable à la violence révolutionnaire. Voilà pourquoi il est si dangereux d’insister sur la non violence et de faire de la violence l’apanage de la classe dominante. Mais cela concerne des situations véritablement cruciales (non pas celles que les pays capitalistes connaissent actuellement) et aussi des forces suffisamment armées pour pouvoir tenir le coup pendant très longtemps. Dans le cas contraire, de telles actions reviennent à un suicide collectif pur et simple, chose dont la bourgeoisie s’accommode volontiers. On peut les louer d’un point de vue moral, ou même esthétique, mais elles ne servent nullement la cause de la révolution prolétarienne ; tout su plus entrent elles un jour dans le folklore révolutionnaire. » Psychologiquement, il est difficile sinon impossible pour des révolutionnaires de s’élever contre la futile mise en oeuvre de la justice de classe par des groupes ou des individus terroristes. Marx lui même, pourtant contempteur déclaré du nihilisme sous toutes ses formes, ne cachait pas son admiration pour les exploits terroristes du groupe russe de la Volonté du peuple. De fait, que le contre terrorisme de certains groupes révolutionnaires soit voué à la futilité est une chose, qu’il disparaisse pour autant en est une autre. Ses adeptes ne sont pas animés de la conviction que leurs actions déboucheront directement sur la transformation de la société ; ils ne se résignent pas à laisser sans réplique le perpétuel terrorisme de la bourgeoisie, voilà tout. Et une fois lancés dans le terrorisme illégal, le terrorisme légal les contraint à la fuite en avant jusqu’au dénouement tragique. Cette famille d’esprits est elle même un produit de la société en crise et une réponse à sa férocité toujours accrue. Se joindre au choeur des voix bourgeoises pour condamner également le terrorisme d’un point de vue prolétarien, ne rime à rien. Il vaut mieux constater sa futilité, et rechercher des moyens plus efficaces d’en finir avec la permanente terreur capitaliste par des actions de classe du prolétariat. »